Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a confirmé la résurgence de la maladie à virus Ebola dans la province du Kasaï. Selon le ministre de la Santé publique, Samuel Kamba, 28 cas suspects ont été recensés dont 16 décès, parmi lesquels figurent quatre agents de santé. Le premier cas confirmé concerne une femme enceinte de 34 ans admise à l’hôpital de Boulapé le 20 août. Les analyses menées par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) ont identifié la souche Zaïre du virus, responsable de précédentes épidémies dans le pays.
Face à cette situation préoccupante, les autorités ont activé le système de gestion des incidents, déployé des équipes d’intervention rapide et mis en place des centres de triage et d’isolement. Des enterrements sécurisés sont également organisés pour freiner la propagation. Le ministre de la Santé a appelé la population à signaler tout cas suspect, éviter les contacts à risque et maintenir une stricte hygiène, insistant sur le fait que « cacher un malade, c’est exposer ; déclarer, c’est sauver ». Il a rendu hommage aux agents de santé décédés, qualifiés de « héros discrets », et a exhorté à une mobilisation collective.
De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé l’envoi de deux tonnes de fournitures, incluant du matériel médical et des équipements de protection. Le pays dispose également de 2 000 doses du vaccin Ervebo, prépositionné à Kinshasa et qui sera acheminé au Kasaï pour vacciner les contacts et les soignants. L’OMS souligne toutefois les difficultés logistiques liées à l’isolement de la zone, accessible uniquement après une journée de route depuis Tshikapa. La RDC enregistre ici sa seizième épidémie d’Ebola, la dernière ayant été maîtrisée en 2022 dans la province de l’Équateur.
