Les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont décidé d’harmoniser les spécifications techniques des documents de voyage et d’identité dans leur espace commun. Après le lancement du passeport biométrique commun, une Carte d’identité biométrique AES sera bientôt mise en circulation, comme l’a annoncé le ministre malien de la Sécurité, Daoud Aly Mohammedine, à l’issue d’un Conseil des ministres.
Cette décision fait suite à la validation, le 22 novembre 2024 à Bamako, des spécifications techniques par les ministres en charge de la Sécurité des trois pays. Le président de la Confédération AES a officialisé, le 18 avril 2025, la création de deux documents : le e-passeport AES et la Carte d’identité biométrique AES, destinés à faciliter la libre circulation dans un contexte régional marqué par l’instabilité.
Ces trois États sahéliens ont chacun connu un coup d’État : en août 2020 au Mali, en janvier 2022 au Burkina Faso et en juillet 2023 au Niger. À la suite de ces événements, ils ont rompu leurs liens militaires avec la France et obtenu le départ de ses troupes. Le 29 janvier 2025, ils ont officiellement quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont ils contestaient les pressions.
Depuis la création de l’AES, les autorités ont multiplié les initiatives pour renforcer leur coopération. Une force conjointe de 5 000 soldats a été annoncée pour lutter contre le terrorisme, aux côtés de projets économiques comme la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID AES). L’AES développe également des partenariats stratégiques, notamment avec la Russie.
L’harmonisation des documents d’identité s’inscrit dans une dynamique d’intégration plus poussée. L’Alliance entend bâtir une structure confédérale solide, à la fois sécuritaire, économique et diplomatique, portée par une vision commune de souveraineté et de solidarité face aux défis du Sahel.