Bamako s’apprête à accueillir le deuxième sommet de l’AES les 22 et 23 décembre 2025. L’annonce a été faite le 26 novembre dernier par Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères
à l’issue d’une rencontre avec ses homologues burkinabè et nigérien, au Burkina Faso.
Cette réunion ministérielle s’inscrivait dans le cadre du renforcement de la coopération entre les trois pays membres de l’AES qui ont officialisé leur alliance en septembre 2023, dans un contexte de rupture avec la Cédéao.
En juillet 2024 , leur premier sommet s’est tenu à Niamey. Le rendez-vous de Bamako devrait marquer une nouvelle étape dans la structuration de cette alliance, avec à l’ordre du jour des discussions sur la gouvernance, la mutualisation des forces armées, ainsi que la coordination des politiques économiques et diplomatiques.
L’un des plus grands enjeux de ce sommet sera la désignation du prochain président. Assimi Goïta, assure actuellement la présidence tournante de l’AES. Il devra passer la main au Nigérien Abdourahamane Tiani, ou au Burkinabé Ibrahim Traoré.
Le choix du futur président pourrait refléter les équilibres géopolitiques internes à l’AES, mais aussi les priorités stratégiques de l’alliance. Tandis que le Niger, pays hôte du premier sommet, pourrait faire valoir une forme de continuité institutionnelle, le Burkina Faso, en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, pourrait également revendiquer un leadership renforcé.
Le sommet à venir intervient dans un contexte régional toujours marqué par l’instabilité sécuritaire et les tensions diplomatiques avec les partenaires traditionnels. Il sera scruté de près par les observateurs internationaux, alors que l’AES cherche à affirmer son autonomie stratégique et à proposer une nouvelle voie de coopération sud-sud, centrée sur la souveraineté, la sécurité et le développement endogène.
Les regards seront donc tournés vers la capitale malienne en décembre, où les chefs d’État de l’AES devront non seulement désigner leur prochain president , mais aussi consolider les fondations d’une confédération encore jeune, mais déjà déterminée à redéfinir les équilibres régionaux.
A noter que le sommet pourrait sceller une nouvelle étape de cette ambition collective. Dans un contexte mondial en pleine recomposition, l’AES s’affirme progressivement comme un espace de résistance, de souveraineté et de renouveau pour les peuples du Sahel.
Nana Kadidia KONÉ









