L’ancien président Nicolas Sarkozy a été condamné ce jeudi à cinq ans de prison ferme, avec exécution provisoire et mandat de dépôt différé, pour association de malfaiteurs. À l’issue du verdict, il a dénoncé une « injustice » et une décision « d’une gravité extrême pour l’État de droit et la confiance en la Justice ».
La voix tremblante, l’ancien chef de l’État a rappelé que, sur les quatre délits qui lui étaient reprochés, trois avaient été abandonnés. « Je suis condamné pour avoir prétendument laissé faire deux collaborateurs dans une affaire de financement illégal », a-t-il déclaré. Tout en affirmant qu’il assumera ses responsabilités, il a dénoncé la volonté du tribunal de le voir incarcéré rapidement.
Accompagné de son épouse Carla Bruni, Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de faire appel. Il a toutefois reconnu qu’il pourrait devoir se présenter « les menottes aux mains » devant la cour d’appel. Il a aussi insisté sur le fait que, malgré « plus de dix ans d’enquête et des millions dépensés », aucune preuve de financement libyen n’avait été trouvée dans sa campagne de 2007.
Cette affaire trouve son origine dans les accusations du clan Kadhafi après la rupture entre Paris et Tripoli en 2011. En 2012, Mediapart révélait un document attribué aux services libyens évoquant un financement à hauteur de 50 millions d’euros. Plusieurs proches de l’ancien dirigeant libyen, dont son interprète Moftah Missouri et son ex-directeur de cabinet Béchir Saleh lui aussi condamné à cinq ans de prison, ont affirmé que des fonds avaient été versés à Sarkozy.
