Après deux jours d’auditions à la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ), l’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a été présenté ce mercredi 16 juillet 2025 au procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune IV de Bamako. Il a ensuite regagné son domicile, assisté de son avocat Me Mountaga Tall, qui a précisé que la procédure suivait son cours.
Cette convocation judiciaire fait suite à une enquête ouverte à la suite d’une publication sur les réseaux sociaux, dans laquelle Moussa Mara exprimait son soutien à plusieurs personnalités détenues qu’il qualifie de « prisonniers d’opinion ». Parmi elles : Adama Diarra alias Ben le Cerveau, Mme Rokia Doumbia dite « Madame vie chère », Issa Kaou N’Djim, Clément Dembélé, l’imam Bandiougou Traoré et le chroniqueur Ras Bath. Dans son message, posté le 2 juin sur X (ex-Twitter), il affirmait avoir rendu visite à ces personnes ainsi qu’à leurs familles, réitérant son engagement pour leur cause.
Selon des sources proches du dossier, c’est la conclusion de ce message qui aurait attiré l’attention des enquêteurs : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître. Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive, et le plus tôt possible. » Une phrase interprétée comme un possible appel à la mobilisation, dans un contexte politique sensible.
Moussa Mara a indiqué sur sa page Facebook avoir regagné ses bureaux à l’issue de sa présentation au parquet, soulignant : « La procédure continue. J’ai confiance en la justice de mon pays. » Son avocat a, pour sa part, salué le professionnalisme et la courtoisie des auditions, tant à la BIJ qu’auprès du procureur. Il a également affirmé que son client avait répondu à toutes les questions avec calme et sérénité.
Le dossier est désormais entre les mains du procureur, qui devra décider de la suite : classement sans suite, citation directe devant le tribunal, mise sous contrôle judiciaire ou saisine d’un juge d’instruction. En matière d’infractions dites « d’opinion », la pratique judiciaire tend généralement vers la liberté sous conditions en attendant un éventuel procès.