Dans sa réflexion intitulée « Faut-il repenser la démocratie face aux défis du XXIe siècle ? », l’ancien ministre Harouna Niang remet en question les modèles de gouvernance imposés en Afrique et appliqués en Occident. Il rappelle que la démocratie, longtemps présentée comme un modèle universel garantissant liberté, justice et dignité, s’est imposée sous l’impulsion des puissances occidentales comme condition de légitimité sur la scène internationale.
Cependant, il constate que ce système traverse aujourd’hui une crise profonde. Ni le communisme, discrédité par l’histoire, ni la démocratie, affaiblie par ses contradictions internes et ses échecs concrets, ne semblent capables de répondre seuls aux enjeux complexes de notre époque. Il appelle à distinguer les valeurs démocratiques essentielles participation, séparation des pouvoirs, libertés de leur application souvent limitée, en particulier en Afrique où la démocratie se réduit souvent à des élections formelles, sans transformation réelle des conditions de vie.
Harouna Niang observe aussi que cette crise touche les grandes démocraties occidentales, confrontées à des dérives graves : racisme structurel, montée des inégalités, pouvoir des lobbies, désaffection civique… Face à ces constats, il plaide pour une refondation du modèle démocratique, mieux ancré dans les réalités sociales et capable de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés.
