Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a réagi jeudi aux menaces de Donald Trump visant à relever les droits de douane sur l’Espagne, en représailles à son refus de consacrer 5 % de son produit intérieur brut à la défense.
« L’Europe et le monde subissent déjà une guerre commerciale menée par les États‑Unis, à travers des mesures tarifaires que nous jugeons injustes et unilatérales », a déclaré M. Sánchez à Bruxelles, interrogé sur les propos tenus la veille par le président américain.
« Dans le cas de l’Espagne, c’est un double mensonge, car nous affichons un déficit commercial – et non un excédent – vis‑à‑vis des États‑Unis », a‑t‑il précisé.
Mercredi, Donald Trump avait affirmé qu’il négocierait « directement » avec Pedro Sánchez, en déclarant : « Nous allons leur faire payer deux fois plus » en termes de taxes douanières.
Le chef du gouvernement espagnol a rappelé que les accords commerciaux avec les États‑Unis relèvent de la compétence de l’Union européenne, précisant que les États membres ne concluent pas de tels accords à titre individuel.
Les États‑Unis appliquent déjà des taxes à l’importation de 10 % sur l’ensemble des produits européens, de 50 % sur l’aluminium et l’acier, ainsi que de 25 % sur les voitures.
Ce conflit intervient alors que l’Espagne a obtenu de l’OTAN davantage de flexibilité concernant le nouvel objectif de 5 % du PIB consacré à la défense.
Dans ce texte, les alliés s’engagent à atteindre, d’ici à 2035, un niveau d’investissement de 5 % du PIB pour répondre aux besoins essentiels de défense et de sécurité. L’Espagne a toutefois indiqué avoir obtenu un accord lui permettant certaines exemptions.
« Le ministère espagnol de la Défense précise que les capacités convenues représentent 2,1 % de notre PIB, et c’est l’objectif que nous atteindrons », a déclaré Pedro Sánchez, soulignant qu’un taux de 5 % entraînerait des hausses d’impôts massives ainsi que des réductions significatives des prestations sociales.
« L’Espagne est le seul pays parmi tous à refuser de payer », avait déclaré Donald Trump à l’issue de la réunion de l’OTAN mercredi. « Ils veulent une faveur, mais ils devront nous la rendre en échange, car je ne laisserai pas passer. »