Mali Propre : L’initiative d’Aïda M’boup pour lutter contre l’insalubrité dans la ville de Bamako
En cette veille d’hivernage, l’insalubrité à Bamako devient de plus en plus une réalité pour les populations. Cette situation a motivé certaines personnes, comme Aïda M’boup, à entreprendre des initiatives contre ce phénomène. Très active sur les réseaux sociaux dans le cadre de la lutte contre l’insalubrité dans la capitale, elle a créé un mouvement dénommé « Mali Propre », avec pour slogan « Bamako propre ou rien », visant à contribuer à l’assainissement des quartiers de Bamako.
Aïda explique son initiative :
« C’est un combat qui a commencé lorsque je nettoyais toujours devant ma maison et que je voyais constamment des déchets. Un jour, je me suis levée et j’ai crié : « Pourquoi ne pas se donner la main et nettoyer ? » C’est ainsi que tout a commencé. Cela me tient à cœur, alors je me suis dit : pourquoi ne pas avoir des volontaires ? C’est ainsi qu’est né le mouvement « Mali Propre ». J’ai lancé une campagne sur Tik-Tok et beaucoup de gens ont répondu : « Nous vous rejoignons, Aïda », volontairement, pour travailler à rendre Bamako propre. Nous ne voulons plus d’un Mali sale. Ce mouvement est donc né, et nous avons des sous-cellules dans tous les quartiers. Nous allons commencer par Bamako, montrer les résultats dans tous les quartiers, puis nous étendre à l’intérieur du pays en créant des sous-cellules dans toutes les régions du Mali pour rendre tout le Mali propre. C’est un combat quotidien ; nous sommes en guerre contre les salissures. »
Cette dame mérite d’être encouragée selon Modibo Doumbia :
« Cette initiative d’Aïda révèle une autre facette d’elle : celle d’une femme battante et engagée. Au début, je n’y croyais pas vraiment, mais en la voyant sur les réseaux sociaux, je lui ai envoyé des messages d’encouragement. C’est une femme toujours à l’écoute, qui s’est rapprochée des familles et a mobilisé les populations pour que chaque famille adhère au projet. Après la sensibilisation, je vois qu’elle est dans l’action. Je ne peux que l’encourager. Nous allons également participer en l’accompagnant, non seulement sur le plan financier, mais aussi matériellement et par nos idées. En aidant Aïda, nous nous aidons nous-mêmes, car c’est elle qui a eu l’initiative. Elle s’engage pour les causes de la communauté, assainissant notre environnement et contribuant à la santé de tous. »
Dans certains quartiers de Bamako, les déchets deviennent insupportables. Bintou Diallo souligne cette problématique :
« Dans notre quartier, l’insalubrité est un vrai problème. Même si certains rendent l’endroit propre, d’autres viennent le salir à nouveau. La première inondation a apporté beaucoup de déchets. Les gens jettent leurs ordures dans le caniveau ou à côté, ce qui crée parfois des conflits entre voisins. Le caniveau n’est pas fait pour les déchets, mais pour permettre à l’eau de circuler. Nous en avons assez : les moustiques nous dérangent tellement qu’il est impossible de s’asseoir la nuit sans allumer un insecticide. Nous sommes ravis et heureux de cette initiative qui profite à tous. »
La sensibilisation occupe une place importante dans la propreté de Bamako. Aïda M’boup interpelle donc les autorités maliennes ainsi que la population :
« On peut dire que « Mali Propre » est un mouvement engagé porté par des jeunes volontaires. Nous avons vraiment besoin de logistique car il est évident que nous ne pouvons pas travailler sans moyens. Ce n’est pas seulement une question d’argent ; la logistique nous permet de descendre sur le terrain. J’ai compris qu’on ne peut pas lutter contre l’insalubrité sans y être impliqué ; c’est pourquoi je descends avec les autres. Nous appelons la population à se joindre à nous et à nous soutenir dans cette lutte contre l’insalubrité. L’insalubrité engendre des maladies ; tant que nous ne sommes pas propres, nous ne pourrons jamais nous développer. Cela commence par la salubrité. Nous demandons à la population de ne pas jeter les ordures dans les caniveaux ni dans les rues. »
Voir sa ville propre provoque un sentiment de fierté car les déchets ont plus d’inconvénients que d’avantages. Cependant, malgré sa visibilité et ses efforts sur le terrain, Aïda M’boup espère obtenir davantage de soutiens afin de renforcer ses actions pour atteindre son objectif.
Zenebou Gueye