Chaque année, pendant la saison des mangues, des producteurs venus de plusieurs localités du pays, comme Subi, Bangoumana, Dyo, Konibabougou, Nègèla, Djina et N’bèbougou, se retrouvent pour vendre leurs récoltes en gros. Le marché s’anime autour de ce fruit très apprécié, même si les réalités économiques peuvent être difficiles.
Une vendeuse explique comment elle s’organise pour réaliser un petit bénéfice : « Nous achetons la variété Noungourouni en gros à 250 F le lot, puis nous la revendons à 500 F le lot de 7 pièces. Cela nous permet de faire un petit bénéfice sur chaque mangue. Cependant, lorsque l’offre est trop abondante, nos gains diminuent. »
La vente n’est pas toujours facile. Une autre vendeuse témoigne de la baisse de la clientèle : « Bien que nous profitons de la qualité des mangues, les clients viennent rarement en ce moment. Parfois, ils n’ont pas d’argent. Il m’arrive de rester trois jours sans vendre un seul tas de mangues. Par exemple, celles que j’ai achetées depuis samedi ne se sont toujours pas écoulées. »
Malgré ces difficultés, certaines clientes restent fidèles à leurs variétés préférées. Kadiatou, une grande amatrice de mangues, raconte son attachement à ce fruit : « La mangue que je préfère, c’est la Misca. Si ce n’est pas cette variété, je ne veux aucune autre. J’achète toujours la Misca car c’est ma préférée. Même si une mangue coûte 500 F, je l’achèterai parce que je la trouve meilleure que les autres. »
Elle ajoute avec le sourire : « L’autre jour, on m’a parlé d’une mangue appelée Hawani ; c’était la première fois que j’en entendais parler. J’ai demandé au vendeur de me chercher Kadiatouni parce que je m’appelle Kadiatou. J’aime les mangues : je les lave, je les mets au frigo et j’en mange à chaque repas comme dessert. »
Ainsi, la mangue reste un fruit qui suscite l’intérêt et la passion tout en rassemblant producteurs, vendeurs et consommateurs malgré les aléas du marché.
Younoussa Maïga
