Pr Cheick Amala Touré, Doyen de la Faculté des sciences administratives et politiques de l’Université Kurukanfuga de Bamako et président de l’Association malienne de droit constitutionnel, a exprimé son avis sur la relecture de la Charte des partis politiques, dans le cadre de la volonté de mieux structurer le paysage politique malien.
Selon lui, cette réforme répond à un besoin d’adaptation aux aspirations citoyennes, telles qu’exprimées lors des Assises nationales de la refondation (ANR) et du Dialogue inter-Maliens (DIM). Il a souligné les dérives observées ces dernières années : la prolifération excessive des partis, le nomadisme politique, l’opacité des financements et une gestion patrimoniale discutable.
Concernant la réduction du nombre de partis, il écarte toute suppression brutale, rappelant que le multipartisme intégral est inscrit dans les Constitutions de 1992 et 2023. Il préconise une approche constitutionnelle et inclusive, fondée sur un consensus entre les partis politiques et la société civile. Cette réforme devrait s’accompagner d’un meilleur encadrement du financement, d’une gouvernance interne plus démocratique et d’un ancrage idéologique des partis.
Enfin, il souligne l’importance de maintenir un statut pour l’opposition et son chef de file afin de garantir un dialogue institutionnalisé et d’apaiser le climat politique. Il conclut en appelant à poursuivre les réformes dans un esprit d’inclusivité : « Le bateau Mali peut fortement tanguer, mais ne chavirera point.»
Korian Sidibé