En ce mois béni de Ramadan, une mode s’affirme dans les rues animées de Bamako : l’abaya. Longue, ample et élégante, cette tenue qui couvre le corps attire de plus en plus de femmes. Mais au-delà d’un simple choix vestimentaire, l’abaya incarne une manière de se rapprocher de sa foi, de respecter les valeurs religieuses et d’exprimer sa spiritualité.
Chaque année, pendant le Ramadan, la demande pour ces vêtements explose. Les femmes recherchent des tenues qui allient couverture et esthétisme. Au grand marché de la capitale malienne, les étals regorgent de modèles colorés, brodés ou plus sobres, pour satisfaire tous les goûts.
Cette augmentation de la demande d’abayas s’explique en partie par le nombre élevé de musulmans au Mali. Bien que la Constitution stipule que le pays est laïc et garantisse la liberté religieuse, environ 95 % de la population se déclare musulmane selon les chiffres du ministère des Affaires religieuses et du Culte.
Pour des vendeurs comme Malamine Traoré, présent sur le marché depuis dix ans, cette période est particulièrement fructueuse. « Les gens achètent des abayas pendant le Ramadan par respect pour ce mois sacré et parce que l’islam occupe une place centrale dans nos vies. Même si la demande augmente durant cette période, nous avons des clients tout au long de l’année », explique-t-il.
Les abayas sont importées du Sénégal, d’Abidjan, de Dubaï ou encore de Turquie, avec des prix variant entre 6 000 F et 50 000 F selon la qualité. Fadima Doumbia, qui aide sa mère dans leur boutique depuis six ans, ajoute : « Nos modèles proviennent principalement d’Abidjan et du Sénégal. Nos prix commencent à 8 000 F et peuvent atteindre 12 500 F pour certaines pièces. Nous avons aussi des abayas venant de Dubaï. Beaucoup choisissent ces vêtements pour se couvrir tout en restant fidèles à leur foi. Nos prix sont abordables et nous mettons un point d’honneur à offrir des produits de qualité. »
Pour certaines clientes, porter l’abaya est un signe de respect envers ce mois sacré où foi, pudeur et spiritualité prennent une place prépondérante. « Je suis venue acheter des abayas pour me couvrir pendant le Ramadan, un moment dédié à la prière et à l’adoration. Et puis, elles ne coûtent pas cher », confie Kankou Coulibaly, une jeune femme en plein shopping au grand marché.
Ainsi, derrière cette mode se dessine une belle harmonie entre tradition, foi et élégance. L’abaya devient bien plus qu’un simple vêtement ; elle s’affirme comme une expression de spiritualité et un symbole de fierté d’appartenance à une religion spécifique, portée avec grâce dans les rues vibrantes de Bamako.
Oumou COULIBALY
