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Menuiserie : Un métier en survie entre passion  et défis du marché 

À Bamako, plus précisément à Lafiabougou, les menuisiers font face à d’énormes difficultés pour confectionner leurs différents matériaux, souvent à cause de la rupture de bois. Cependant, ils en tirent des bénéfices, ce qui les motive énormément. D’ailleurs, ils ont trouvé des moyens efficaces pour satisfaire leurs clients.

 

Le métier de menuisier n’est pas synonyme de facilité, surtout lorsqu’il s’agit de l’acquisition du bois. Dans les rues de Bamako, ce travail noble, fruit de leur choix, offre aux menuisiers satisfaction et épanouissement. Cependant, ces artisans rencontrent des difficultés notables pour se procurer la matière première essentielle : le bois. Bien qu’ils utilisent plusieurs variétés de bois pour confectionner divers matériaux tout au long de la journée, l’approvisionnement reste un défi majeur.

 

Dans ce contexte, M. Mamadou Koné, expert dans le domaine, témoigne : « Nous rencontrons beaucoup de difficultés lors de l’acquisition des bois car ce n’est pas fabriqué chez nous au Mali, mais plutôt dans nos pays voisins comme la Côte d’Ivoire et la Guinée. À un moment donné, nous avons eu quelques différends avec eux ; donc s’il y a une pénurie chez eux, nous en manquerons également. Nous utilisons plusieurs types de bois tels que le bois rouge et le bois blanc. »

 

Malgré tous les efforts pour obtenir le matériel nécessaire et fournir le meilleur service à leurs clients, ces travailleurs font face à d’autres difficultés. M. Koné souligne que « certains clients passent commande et paient une avance, mais une fois le travail terminé, obtenir le reste du paiement devient un problème. Nous avons un sérieux souci à ce niveau aussi. » Son collègue Mohamed Traoré ajoute : « Il y a des clients qui comprennent facilement tandis que d’autres non. Certains viennent crier partout alors qu’ils n’ont rien payé. Ceux qui paient ne parlent pas beaucoup. »

 

Pour compléter leurs propos, Mamadou Doumbia déclare également : « Nous respectons beaucoup nos clients car ce sont eux les rois. Nous faisons tout pour ne pas leur causer de tort et si cela arrive, nous leur demandons pardon car c’est grâce à eux que nous vivons de ce métier. »

 

Il existe des moments propices pour leur activité ; M. Koné affirme : « Les ventes sont abondantes lors des fêtes de fin d’année, lors des mariages religieux ou à l’approche du mois de Ramadan, ainsi que pendant la fête de Tabaski où beaucoup souhaitent célébrer avec de nouveaux meubles dans leur maison. »

 

En évoquant les avantages de ce métier, M. Koné explique : « Même si c’est pour subvenir aux besoins de ta famille, c’est déjà un grand pas ; cela t’évite aussi d’avoir à faire des prêts incessants auprès des gens et te permet d’être respecté. »

 

Face aux coupures d’électricité fréquentes, ces menuisiers ont trouvé une solution incontournable : recourir aux groupes électrogènes. M. Mamadou Doumbia nous explique pourquoi : « Vraiment, cette coupure d’électricité nous fatigue beaucoup car il y a des clients à qui tu as donné rendez-vous ; s’ils viennent et constatent que leur travail n’est pas fait, ils ne sauront pas que ce n’est pas de ta faute. Nous sommes donc obligés de mettre de l’essence dans le groupe pour faire le travail. Le délestage est épuisant mais ça va. »

Néné Niang ( Stagiaire)

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