A l’occasion de la journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale, une table ronde a été organisée par l’Office Nationale de la Santé de la reproduction (ONSR) à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako ce lundi 22 mai 2023.
Placée sous la présidence du ministre de la santé et du développement social ,Mme Djéminatou Sangaré, la table ronde avait pour thème : Mesures préventives, facteurs contributifs pour accélérer l’élimination de la fistule obstétricale au Mali.
Dr Ben Moulaye Haïdara DG de l’Office Nationale de la Santé de la reproduction (ONSR), Mr Nci de l’ONASR, Dr Sadio Diarra, représentante de UNFPA,Baba Coulibaly représentant de l’USAID, Pr Mamadou Lamine Diakité chirurgien et clinicien à l’hôpital de Point G, furent les différents panélistes qui ont animé la séance.
《 Depuis 2013, le Mali célèbre la journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale. Elle constitue un problème de santé publique. 》a annoncé le Pr Mamadou Lamine Diakité chirurgien avant d’ajouter que dans toutes les régions du Mali, il y’a des centres de la prise en charge d’une personne atteinte de fistule obstétricale.
Selon Sadio Diarra la représentante de l’UNFPA, , son département appuie le ministère de la sante dans ce projet de lutte contre la fistule obstétricale sur trois volets : mettre à la disposition des ressources humaines qualifiées, la prise en charge et la reinsertion des femmes atteintes de cette maladie.
《 La fistule est une maladie comme on peut le dire « négligée ». Sur 2000 cas de fistule, l’Etat ne recrute que 10% et les 90 autres restent dans la nature 》a fait savoir Dr Ben Moulaye Haïdara DG de l’ONASR
La fistule obstétricale se définit comme une perforation de la paroi vaginal qui communique avec la vessie ou le rectum à la suite d’un travail d’accouchement long et difficile et se manifeste par une perte d’urines et parfois de matières fécales par le vagin engendrant une souffrance physique, morale, psychologique et sociale.
Parmi les facteurs qui favorisent cette maladie dont le traitement chirurgicale coûte énormément cher ( 300 000 à 500 000 Franc FCFA pour un cas), on peut citer :
– Mariage précoce/ Grossesse précoce
– Retard tardif aux soins pour l’accouchement
– Mutilations génitales féminines
– inaccessibilité géographique des services de santé
– Malnutrition
– Pauvreté,
– Les erreurs médicales
Selon les hommes de la santé, les conséquences liées à cette maladie dangereuse sont énormes.La personne concernée peut être exposée à :
– La perte de l’enfant
– L’exclusion religieuse
– La marginalisation voire l’isolement
– L’abandon de la femme victime par son mari voire le divorce
– La pauvreté
– Le traumatisme psychologique
La fistule obstétricale est une maladie curable et évitable. Au Mali, son traitement est pris en charge généralement par des partenaires comme : UNFPA, USAID/ MSSFPO, COOPERACIO, ONG- MERE, AMCP-SP, GREFFA DELTA SURVIE, DEBBO-ALAFIA, INNER WEEL, FONDATION ORANGE etc….
De 2018 à nos jours 1112 cas de fistule obstétricale ont été pris en charge chirurgicalement au Mali : 2018: 178 cas; 2019: 253 cas; 2020: 192 cas; 2021: 240 cas; et 2022: 249 cas
Abdoulaye Maïga
